Gratuité des cantines scolaires

Jean-Christophe Lagarde et Vincent Capo Canellas (UDF passés depuis au NC) ont instauré la gratuité dans leurs cantines scolaires au mois de février dernier dans leur villes respectives (Drancy et Le Bourget)

La ville de Noisy-le-Sec, administrée par Nicole Rivoire, Présidente de la Fédération UDF-MoDem de Seine Saint-Denis, lance cette mesure à compter de la rentrée scolaire.

Lors de l'annonce de Jean-Christophe Lagarde j'étais plutôt emballé par cette mesure. Après réflexion je me demande si c'est bien le rôle des collectivités de nourrir les enfants gratuitement quelque soit les revenus des parents. On applique là un principe d'égalité, et je me demande s'il ne faut pas plutôt appliquer un principe de Fraternité et donc de solidarité, en accordant la gratuité aux démunis, et en faisant participer, selon le quotient familial, les familles qui ne sont pas confrontée à des difficultés. Qu'en pensez-vous ?

Il y a des familles qui ne sont pas en mesure de payer la cantine. D'autres qui ont des soucis momentanés de trésorerie. C'est pourquoi je pense qu'une participation doit être demandée à tous en fonction des moyens. Le système doit rester souple pour permettre une adaptation rapide. Cependant la gratuité de la cantine pour tous n'est pas une réponse raisonable. Ce n'est pas à la collectivité d'assurer la nourriture des enfants dans une ville. Cette gratuité généralisée est une action collectiviste d'un autre âge.

Qu'entendez-vous par "système actuel" ? Car il varie selon les municipalités pour les écoles primaires. Ne faudrait-il pas proposer "un tarif unique (éventuellement compensé par des aides sociales)" ?
Mélanie

C'est fait !

La gratuité de la cantine, c'est de la démagogie pure et simple. Quand l'enfant est à la maison, la nourriture qu'il mange n'est pas gratuite.

Donc sur le principe, j'y suis complètement opposée sauf pour les cas de grande difficulté.

Par contre un tarif sans effet de seuil, qui augmente en fonction des revenus, avec un plancher en dessous duquel on ne descend pas et un plafond, me semble est la mesure la plus juste.

bonjour,

Gratuité pour les plus démunis.
Il faut qu'à lécole, ils trouvent les vitamines qui manquent à la maison.
Il faut que les bambins mangent à l'école gratos plutôt que rentrer à la maison et regarder la télé le ventre vide.

Là où le tarif est dégressif, il y a très souvent, en dépit des règles administratives, de nombreux documents à fournir, et un questionnaire assez confus et très détaillé à remplir.

Il en résulte qu'une bonne part de ceux qui auraient droit aux tarifs les plus bas n'y accèdent pas. Ce qui est très visible, lorsqu'on compare la répartition des tarifs dans une école d'un quartier populaire et celle d'une école d'un quartier résidentiel.

Là où le tarif par défaut, le plus haut, devrait être le moins fréquent, il est au contraire nettement plus fréquent, et très supérieur aux tarifs suivants. Dans les quartiers résidentiels, la fréquence des deux ou trois plus hauts tarifs tend au contraire vers l'égalité.

C'est la preuve que les modalités d'attribution des réductions sont dissuasives à l'égard de ceux qui en ont le plus besoin (environ 50% d'entre eux).

Difficile de croire que les Caisses des Ecoles (dans les arrondissements, à Paris) n'ont pas perçu ce fait massif. Mais la subvention des plus riches par les plus pauvres augmente globalement leur budget. Les modalités d'attribution restent donc toujours aussi compliquées.

La qualité des repas s'améliore, du même coup.

Mais à moyen terme, cela contribue, sous la responsabilité d'élus socialistes, au grand mouvement d'évacuation vers les banlieues qui met fin à la mixité sociale, aussi bien dans les villes qu'autour.

Il faut éviter en effet de demander trop de justificatifs, mais quand le seul papier à fournir est l'avis d'imposition ce n'est pas quand même pas nsurmontable.

L'avis imposition n'est qu'un élément d'appréciation, parmi d'autres.

A Paris : 6 documents demandés pour les allocataires de la CAF "ayant un quotient familial"), 11 pour les autres, dont une attestation de la CAF montrant l'absence de quotient, ce que des non-allocataires n'obtiendront probablement jamais.

Or "tout dossier imcomplet sera refusé".

Il est bon que les enfants des immigrés clandestins soient soumis à l'obligation scolaire. Il serait préférable de s'assurer que ces enfants assument cette obligation en étant alimentés normalement.

Mais ce problème affecte en réalité beaucoup plus de gens. En moyenne, à Paris, près d'1/5ème de la population scolaire. Autrement dit, jusqu'à 1/3 dans certains quartiers.

Beaucoup de documents demandés viennent d'autres services municipaux. On demande même un certificat de scolarité signé du responsable de l'établissement, comme si le service municipal qui a affecté un enfant à une école ignorait à quelle école il est affecté.

De la part des responsables de la Ville, aucune intention d'exclure ou d'éliminer. Juste un profond laxisme, vaguement hypocrite, à l'égard de ses propres tendances bureaucratiques. Lesquelles, en l'occurence, ne visent qu'à améliorer l'ordinaire.

Laxisme encore plus spectaculaire à l'égard des contraintes de la carte scolaire. A Paris, au niveau de l'école élémentaire, près de 90% d'exemptions accordées. Avec comme effet désatreux de concentrer toutes les difficultés dans les mêmes lieux.

Un bilan détaillé s'impose. Je crains que nous ne soyons pas dans les meilleures conditions pour y travailler.

Le projet du MoDem à Paris peut à la fois :

- être plus ambitieux en efficacité que celui de l'UMP sur le plan économique,

- déborder le PS sur sa gauche comme sur sa droite.

Mais ce projet est en train de s'élaborer selon les règles et dans le cadre de l'UDF. Ce qui ne permet pas aux tendances non-UDF d'y contribuer collectivement.

La stratégie risque d'être paresseuse, hésitante, frileuse, et floue. Comme elle l'a été pour les législatives. Avec le résultat que l'on connaît.

flec a écrit:

Il faut éviter en effet de demander trop de justificatifs, mais quand le seul papier à fournir est l'avis d'imposition ce n'est pas quand même pas nsurmontable.

Et un justificatif de changement de situation s'il y a des problèmes durant l'année (chômage, accident, maladie...)

Une participation dégressive en fonction des revenus comme cela est le cas dans ma ville.