La vidéosurveillance

Le président Nicolas Sarkozy a annoncé, dimanche 8 juillet, dans un entretien au Journal du dimanche avoir demandé au ministre de l'intérieur, Michèle Alliot-Marie, "de réfléchir à un vaste plan d'installation de caméras dans nos réseaux de transports en commun" pour combattre la menace terroriste. "Il y a 25 millions de caméras au Royaume-Uni, 1 million en France. Je suis très impressionné par l'efficacité de la police britannique grâce à ce réseau de caméras", a-t-il dit.

Cette efficacité s'est révélée ces derniers jours dans l'enquête menée après l'attentat de Glasgow et les tentatives d'attentat de Londres, où les caméras de surveillance ont joué un rôle décisif dans l'arrestation des suspects.

Les Britanniques sont le peuple le plus épié au monde : selon les chiffres les plus courants, le royaume abriterait en réalité 4,2 millions de caméras, soit une pour 14 personnes. Ces Close Circuit Televisions (ou CCTV) sont partout : dans la rue, sur les autoroutes, dans les trains, les bus, les couloirs du métro, les centres commerciaux ou les stades. Un Londonien peut être filmé jusqu'à 300 fois par jour.

Le citoyen ne se plaint guère de cette omniprésence et retient surtout l'utilité du dispositif dans la lutte contre le terrorisme. L'Association des officiers de police remarque que de stricts garde-fous légaux protègent le citoyen contre d'éventuels abus. Certaines associations s'inquiètent pourtant de la multiplicité des formes que revêt le contrôle des Britanniques, nourri d'une incessante collecte d'informations sur leurs déplacements et leurs comportements, et dont les caméras ne sont que l'indice le plus visible.

En France, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (CNIL) lance elle aussi dans son rapport annuel 2006, publié lundi 9 juillet, "une alerte à la société de surveillance" qui menace "la protection des données et nos libertés". "L'innovation technologique est à la fois porteuse de progrès et de dangers, met en garde Alex Türk, le président de la CNIL. Les individus sont tentés par le confort qu'elle procure, mais ils sont peu conscients des risques qu'elle comporte. Ils ne se préoccupent guère de la surveillance de leurs déplacements, de l'analyse de leurs comportements, de leurs relations, de leurs goûts."

Les systèmes de vidéosurveillance sont en augmentation constante en France depuis leur autorisation par la loi Pasqua sur la sécurité du 21 janvier 1995. Ce texte a subordonné l'installation de caméras dans les lieux publics à des finalités précises (protection des bâtiments publics, régulation du trafic routier) et à un contrôle judiciaire : les communes souhaitant installer des caméras doivent demander l'autorisation du préfet, donnée après l'avis d'une commission présidée par un magistrat. Au nom du nécessaire respect de la vie privée, la vidéosurveillance ne devait pas permettre de visualiser des images de l'intérieur des immeubles d'habitation et de leurs entrées. Par ailleurs, hormis le cadre d'une enquête de flagrant délit ou d'une enquête judiciaire, les enregistrements doivent être détruits dans un délai d'un mois.

GARANTIES "INSUFFISANTES"

Le ministère de l'intérieur a régulièrement réclamé un usage plus large de l'outil, dans deux directions : un élargissement du parc de caméras, et une augmentation de la durée de conservation des données enregistrées. Le nombre de caméras surveillant les rues de Paris (330 en surface, sur 30 000 au total dans la capitale contre 65 000 à Londres) est considéré par le préfet de police comme "un maillon faible pour la sécurité".

En décembre 2005, la France a durci pour la huitième fois en dix ans son arsenal antiterroriste, en étendant l'usage de la vidéosurveillance aux abords des bâtiments privés. La loi a aussi donné aux services de police et de gendarmerie la possibilité d'accéder directement aux images, hors de tout contrôle de l'autorité judiciaire. En examinant le texte, la CNIL avait estimé qu'il appelait "des garanties particulières pour préserver la liberté d'aller et venir et le respect de la vie privée" et que celles prévues étaient "insuffisantes".

Les matériels disponibles sur le marché, contrôlables à distance, peuvent suivre un passant sur un trajet complet dans la ville ou encore pratiquer la reconnaissance faciale en temps réel. La CNIL et les associations de défense des droits de l'homme s'inquiètent de la nécessité d'aller plus loin, alors que les moyens de contrôler l'usage de la vidéosurveillance n'ont pas suivi son développement.

On a jamais démontré son efficacité donc c'est de l'argent gaspillé pour rien...

Faux : les auteurs d'attentats en Angleterre ont été rapidement trouvés grâce à la vidéo. Aux US, c'est pareil...
Malheureusement, ils n'ont pas pu prévenir ces actes. Mais il vaut mieux des actes punis qu'impunis...
De même, en France, la vidéo permet de mieux contrôler certains espaces publics (locaux, routes : tiens, à Rennes, la rocade a été placée sous surveillance vidéo et je ne crois pas que le maire soit de l'UMP) : après tout, les personnes "honnêtes" ne risquent rien.
Il serait peut-être intéressant de surveiller davantage certains transports en commun : la jeune fille brûlée dans un bus l'aurait-elle été si une surveillance vidéo avait existé ? Les problèmes quotidiens dans les métros et bus seraient-ils limités ?
Je me pose la question...

Par contre, il est évident que des garanties très claires doivent exister pour éviter des dérapages : utilisation par des personnes assermentées, limitation à des lieux accueillant du public (après tout, tout le monde comprend bien une telle surveillance dans les banques !), fichiers vidéo protégés et à durée limitée dans le temps, protection des lieux privés...

Petit argument pour: après avoir vécu 3 ans à Cergy Pontoise, je me dis que des vidéos de surveilance réellement monitorée (pas en enregistrement continu!) serait bien utiles pour tous ces espaces vides le soir, tous les espaces à fort taux de criminalité (gares RER, epsaces verts, parvis / dalles) et nettement plus utiles et moins provoquants que les cars de CRS postés en attente de problèmes (ou de trouver l'occasion de créer des problèmes).

Ceci allié à une police de proximité pourrait être vraiment efficace pour la diminution de la criminalité.

Alors bien sûr, il ne doit pas être question d'utiliser ce système que dans les banlieues craignos par opposition au reste du territoire - mais disons qu'il y a des endroits ou leur utilité me semble évidente.

oui... hélas !!! utile.

JMeyer a écrit:

Faux : les auteurs d'attentats en Angleterre ont été rapidement trouvés grâce à la vidéo. Aux US, c'est pareil...

Enfin il est tout aussi vrai qu'en Angleterre, un jeune homme a été abattu il y a 3 semaines parce qu'il avait un comportement classé comme anormal parle cenred'observation ou cnverge les caméras de surveillance et que deux policiers ont tirés trop vite...le jeune homme n'était en rin n terroriste, il était handicapé!
Su cette précision je te rejint, oui, avec d'immenses précautions su les logiciels, leurs utilisateurs et des régles très précises d'utilisation.

le plus beau mot que cet éructeur (l'homme) ait produit depuis qu'il grogne c'est : LIBERTE...

Des yeux partout est liberticide.

C'est sûr que la liberté au sens de Sartre c'est la liberté de voler, de tuer, etc... Un jour il va falloir sérieusement qu'on se repenche sur cette valeur de liberté, on est tous d'accord sur ce que l'on veut et ce qu'on ne veut pas, le tout est d'arriver à le conceptualiser par des mots ou des expressions. La langue française est si riche pourtant !

effectivement la liberté (autant qu'elle puisse exister) doit être garantie, d'un sens moral certain pour ne pas tomber ds l'anarchisme à la petite semaine de quelques nihilistes
Mais le flicage de nos vies, de nos gestes, ça je suis contre exactement...
Pour vivre heureux vivons cachés... ou en tout cas débarassés des oripeaux sartiens et camusiens; je vote pour la raison, je vote pour Aron

Oui a la vidéo

Mais evitons les derive de pékin, ou il y'en a partout, vraiment partout.
Et d'Angleterre, où les gens on une chaine, pouvant ainsi visionné ce qu'il se passe dans la rue da coté, depuis chez eux.

La ce sont des dérives qui sont graves.

Il faut que ca reste entre les mains de forces de l'ordre, et seulement d'eux. Que ca soit installé que dans les grandes villes. Et donc, bien surveillé, afin d'éviter quelques dérives.

La liberté du peuple est jeune... et je commence a me demander s'il elle survivra a ce siecle.

et comment evite t on la derive?
c'est a partir de combien, trop de cameras?
qui le fera respecter?
qui surveillera les policiers charges de surveiller?
on s'arrete qd?

Je suis pour ... j'ai voté "oui, un peu plus". Je ne vois pas en quoi
ça atteindrait ma liberté ou celle d'autres personnes puisque le cadre
d'interpélation serait le non-respect de la loi.

Oui mais je rejoins Gawam, si n'importe quel particulier peut regarder les vidéos moi ça me gêne, on a assez de commères et de voisins curieux qui matent tout ce que tu fais pour raconter des bobards sur ton compte, j'ai pas envie qu'on interprète mes moindres faits et gestes. Donc tant que c'est la Police qui gère, j'ai répondu "Oui, beaucoup plus", mais si les particuliers peuvent mater alors là kedalle !

bounty a écrit:

et comment evite t on la derive?
c'est a partir de combien, trop de cameras?
qui le fera respecter?
qui surveillera les policiers charges de surveiller?
on s'arrete qd?

Conseil des libertés, les Parlementaires, la Justice.
Ce sont eux qui seront chargé de vérifier tout cela.

Après avoir été à Londres, je pense que la vidéo-surveillance a peut-être la qualité d'être dissuasive pour les agressions (je vois mal un terrorriste se dire "Mince je ne vais pas faire mon attentat kamikaze. Me faire exploser je veux bien, mais pas qu'on me filme"). Je me sentais plus en sécurité dans la gare Londres-Waterloo où quelques flics patrouillent seul en marchant de manière banale, plutôt que dans le métro de Lille Flandres ou la gare Lille Europe où plusieurs militaires patrouillent mitraillette à la main, ce qui me met très mal à l'aise.

Big brother s'étend de plus en plus; vidéo surveillance, velib, les cartes de crédits....

Deux expérimentations en France confirme que nos libertés sont en danger.

Dans certains lieux, il va être placé des émeteurs d'ultra son qui affecte que les moins de 25 ans. Le but est d'empêcher les jeunes de se réunir en groupe.

Une ville va installé des micros avec ses caméras; lorsque le ton montera un peu trop, la police sera prévenu et interviendra.

Un peu plus..

La vidéo surveillance n'est pas génante lorsqu'elle est entre les mains de démocrates, pour retrouver rapidement des assassins et les empêcher de commettre d'autres crimes ou attentats....

Je repense au gars à la casquette à Londres, ( huit jours plus tôt j'ai bu on coup chez l'amiral Ducan ! Ca laisse des souvenirs ) mais aussi à un serial killer dans les parkings de Barcelone..

Mais bon on est filmés dans presque tous les magasins, bureaux de tabacs, PMU, supermarchés.. Pourquoi pas dans la rue ?

Cheese !

Savez-vous que partout où vous allez vous êtes vus, dans la rue, au bureau, même dans un parc, et même chez vous ! Ben oui, vous êtes vu par les autres !

Personnellement je suis pour beaucoup plus de vidéosurveillance mais pas forcément pour un enregistrement systématique des bandes, tout ça doit être encadré par un protocole très strict.

Et pourquoi pas les vidéos dans les maisons aussi? On pourrait détecter plus facilement les hommes qui battent leurs femmes...

Déjà fait !

Y en plein qui balancent leur webcam su le net ...

Mais c'est leur problème...

jacqueline a écrit:

Déjà fait !

Y en plein qui balancent leur webcam su le net ...

Mais c'est leur problème...

Oui mais en revanche la nudité est interdite dans la rue !

Tout cela ne vous rappelle rien?

Tout homme qui a un pouvoir est amené a en abusé; cette vérité est toujours d'actualité.

La vidéosurveillance poussé à l'extrème à le défaut de traiter de la même manière les criminels et les innoncents.

Perso, je n'ais rien fait donc je refuse qu'on me surveille comme un délinquant en liberté surveillé ou comme un enfant stupide.

Pour ceux qui sont pour la naissance de big brother, je vous recommande le film "V pour vendetta", et particulièrement le message que V adresse par l'intermédiaire de la télévision d'état aux anglais.

Je trouve qu'il résonne de manière terrible avec l'actualité de notre pays.

PS: sur un plan plus visionnaire, regardez également le passage ou V raconte toute l'histoire au policier....

Un tyran peut procéder à toutes les dérives, et par définition sans l'accord du peuple donc l'argument du risque d'abus est irrecevable.

yann 35 a écrit:

Un tyran peut procéder à toutes les dérives, et par définition sans l'accord du peuple donc l'argument du risque d'abus est irrecevable.

Là, j'avous que ton argument m'échappe; pourrais tu déveloper?