a) C'est vrai que diriger par le peuple (car élu lors d'un scrutin) ne suffit pas pour être démocrate. Car on peut bien, de par son intelligence et une propagande, s'assurer le consentement du peuple, qui est presque par définition moins cultivé et sujet à des illusions et tromperies...
b) Diriger pour le peuple demanderait une objectivisation, car proclamer que l'on agit pour le peuple peut être subjectif, surtout s'il y a des intérêts cachés, personnels... Souvent, aussi, on sert une politique, des valeurs ou une idéologie qui est supposée servir le peuple (on en est convaincu), mais dans la pratique le peuple s'en sort mal. On peut percevoir les besoins du peuple autrement qu'il le fait lui-même...
c) Enfin, diriger avec le peuple, peut être un meilleur critère de démocratie (le peuple dirige presque directement, démocratie participative: "Vos idées sont mes idées!"), mais cela demande des consultations fréquentes et intenses, ce qui pourrait être moins efficace. Si la société est bien éduquée et formée, si elle a un haut niveau civilisationnel, sans être trop contestataire, alors cette sorte de démocratie peut le mieux faire avancer les choses. Par contre, dans un pays du tiers monde, des analphabètes et querelleurs, l'efficacité de la démocratie peut être moindre... Le même phénomène de relative inefficacité démocratique existe aussi dans une société évoluée, mais dont les membres sont trop spécialisés, chacun s'occupant de son propre domaine étroit, n'ayant pas la compétence nécessaire de se prononcer sur les questions d'ordre général ni d'ordre un peu spécial qui relève du fonctionnement de l'Etat...