"Par Vincent Delhommeau, Mariannaute. Comment défendre un système majoritaire qui autorise, comme vendredi dernier, l'adoption d'un texte de loi par moins de 8% des députés ? Les députés ont approuvé dans la nuit de vendredi à samedi l'instauration de nouvelles franchises médicales, dans le cadre du projet de loi de finances de la Sécurité sociale pour 2008.
Cette disposition a été votée par 44 voix contre 27. Vu l'heure tardive et le jour, vendredi (fin de semaine, retour des députés dans leur circonscription), je ne pense pas que certains députés présents se soient abstenus. Ce texte a donc été débattu, peut-être, et voté par 71 députés, ce qui représente 12% de l'Assemblée nationale, 577 sièges. Le nombre de voix pour, qui a permis l'adoption du texte, représente 7,6 % des députés, score qu'on a l'habitude de qualifier de « majorité écrasante ».
Incroyable ! un texte, qui n'a rien d'anodin puisqu'il constitue un nouveau coup de canif dans notre protection sociale, a été adopté grâce au vote de 7% de nos élus. Consternant. Dans un système politique où le Parlement est élu au scrutin proportionnel intégral, on peut dire qu'il représente 100% des suffrages exprimés. Avec un scrutin majoritaire ce n'est pas le cas. A part quelques caciques qui sont régulièrement réélus au 1er tour avec un score de plus de 60% (les députés qui font plus de 70% doivent se compter sur les doigts des deux mains, voire d'une seule), la plupart font un score qui oscille entre 50 et 60%. On peut donc dire que le Parlement représente grosso modo 60% des suffrages, les 40% restant ayant été donnés à un autre candidat, en quelque sorte contre le candidat élu. Par conséquent, le texte adopté vendredi a été examiné par des personnes qui représentent 7,2% des suffrages exprimés aux dernières élections législatives, et voté par des élus qui représentent 4,5% des suffrages. Et si on tient compte des abstentions, 40%, cela représente 2,7% des électeurs !"
On pourrait obliger que les textes de loi soient au moins voté par 90% de nos députés.
On a un vrai probleme de représentation en france...