Port de l'uniforme à l'école

L'idée séduit plusieurs figures politiques de droite et du centre, qui espèrent lutter contre la tyrannie des vêtements de marque ou les tenues indécentes.

LE PRYTANEE NATIONAL MILITAIRE

APRÈS l'encadrement militaire des jeunes turbulents prôné par Ségolène Royal, l'idée du port de l'uniforme à l'école suscite à nouveau l'intérêt parmi la classe politique. Sur fond de débat sur la restauration de l'autorité, assis tera-t-on bientôt au retour de l'école de Robert Doisneau avec ses craies, ses bérets et ses tenues noires ? Après Éric Raoult, député-maire UMP du Raincy (Seine-Saint-Denis), qui s'était ému la semaine dernière des tenues «provocantes» de jeunes filles à la sortie des lycées de sa ville, le président de l'UDF, François Bayrou, a déclaré ce week-end qu'il était favorable au port de l'uniforme dans les écoles face à la pression qu'exercent les marques. Hier, à son tour, Gilles de Robien, le ministre de l'Éducation, expliquait que «l'uniforme peut être intéressant lorsqu'il évite la course aux vêtements chers même s'il faut se garder de tout dogmatisme. Pourquoi ne pas l'expérimenter dans quelques établissements qui en font la demande ?».

«Les filles ont intérêt à camoufler leur string»

La tyrannie des marques est particulièrement visible à proximité des collèges et des lycées. A la sortie de certains établissements de prestige, garçons et filles comparent leurs jeans moulants délavés à 100 euros pièce. En banlieue, les casquettes vissées à l'envers, accompagnées d'un jogging XXL et de chaussures Caterpillar, font face aux maillots de basket Nike. C'est aussi le style «Lolita» avec le string apparent qui est visé par Éric Raoult. Ces jeunes filles, qui portent «le pantalon baissé de façon qu'on voie le piercing du nombril et les premiers poils du pubis», ne «pourraient pas entrer en boîte de nuit !», s'indigne-t-il.

En réalité, les règlements intérieurs n'acceptent pas n'importe quoi dans les établissements scolaires. «Les garçons sont tous priés d'ôter leur casquette lorsqu'ils entrent et les filles ont intérêt à camoufler leur string. Mais ils font ce qu'ils veulent à l'extérieur», soupire la directrice d'un établissement des Yvelines. De même, à l'école active bilingue, dans le VIIIe arrondissement de Paris, les minijupes, les pantalons taille basse et les nombrils à l'air sont proscrits, sinon l'enfant est renvoyé chez lui, explique le directeur, Bernard Delesalle, qui met en cause l'attitude de certains parents, telle cette mère vêtue en «jupe mini, mini» venue récemment chercher sa fille de 12 ans, copie conforme en miniature...

La décision d'introduire la blouse ou l'uniforme dépend de chaque établissement qui peut décider de l'inscrire dans le règlement intérieur. Cette pratique ne fait cependant plus recette. Jusqu'en 1968, les élèves portaient traditionnellement une blouse dans les établissements scolaires. Il s'agissait alors non pas d'uniformiser la tenue des élèves, selon une note du ministère de l'Éducation nationale sur «le port de la blouse ou d'un uniforme», mais de protéger de l'usure et des taches les vêtements, alors très coûteux. Aujourd'hui, le port de l'uniforme, inexistant en Europe en dehors de la Grande-Bretagne, est tombé en désuétude en France. Dans le public, seule l'école de la Légion d'honneur à Saint-Denis prescrit encore le port d'un uniforme bleu marine et une poignée d'établissements privés maintiennent un uniforme obligatoire, comme la Maison française, à Cuise-la-Motte (Oise), ou le collège Hautefeuille, à Courbevoie (Hauts-de-Seine). Le sujet fait sourire la direction de l'enseignement catholique : Gilles du Retail, res ponsable de la communication, considère que «quand on met en place des signes d'uniformisation, les enfants se débrouillent de toute façon toujours pour se distinguer socialement». Pour Anne Kerkhove, présidente de la Peep, l'une des deux principales fédérations de parents d'élèves du public, «c'est une fausse bonne idée qui escamote les questions de fond. Les distinctions sociales ne restent pas à la porte de l'école à cause d'une blouse». La guerre des marques ne semble pas près de déserter les cours de récré.

Pour moi le problème c'est aussi la honte des jeunes qui n'ont pas la chance d'avoir des vêtements de marque, voire les railleries de leurs camarades. Et puis la ruine pour les parents qui du coup se sentent obligés de consacrer au budget habillement de leurs bambins une part importante du budget du foyer.

Pour. Il faut quand même une certain choix pour les uniformes. Eviter la blouse.

Moi je verrai plutôt quelque chose à l'anglaise, un bleu marine assez classe, ça serait très décalé avec les tenues d'aujourd'hui mais tant mieux !!!

Je suis :
- pour une relative normalisation vestimentaire à l'école
- contre l'uniforme proprement dit.

Il faut certes gommer les différences sociales et autres, mais permettre malgré tout une certaine personnalisation.
Exemple : un même modèle de maillot|pull|chemise... sans fioriture, mais reltive liberté de couleur.
Ou l'inverse : liberté du modèle, mais couleur obligatoirement dans une même gamme.

L'orange obligatoire bien sûr !

moi je suis pour une tenue classique, juste , pull, chemise, et pantalon ou jupe de couleur définie par l'établissement.Pantalon classique pour les filles (pas de taille basse because string à l'air..) pas de jean.
Mais pas de blouse , pitié , moi j'ai connu la rose une semaine et la bleue l'autre, jusqu'à 1968, berk, berk...

Contre, ce n'est pas en imposant un uniforme que l'on règlera le problème (ils pourront toujours se changer dés la sortie de l'école). L'école est un lieu d'enseignement, l'éducation doit (devrai...) se faire avec les parents, c'est à eux de dire non lorsque les demandes vestimentaires tombent dans la démesure.

Pas forcément pour un uniforme mais plutôt pour la définition d'une charte entre parents, enseignants et élèves pour définir ce qui est permis ou pas.

françois

Comme Jean-Luc, je suis pour une uniformaisation des vétements pour éviter les différences entre gens "pauvres" et gens "riches", même si ce n'est pas aussi simple. Mais je suis contre l'idée d'un uniforme imposé. Mais par exemple, mettre dans le réglement quel type de vétement à porter.

@Jean-Luc et Kawua : les directeurs d'école n'accepteront jamais un "style de tenue" défini car ils passeraient leur temps à évaluer chaque jour, pour chaque élève si leur tenue correspond bien au règlement. Comptez sur certains élèves en tout cas pour jouer avec la limite... Alors qu'avec un uniforme, c'est réglé.

Bonjour !

Même si en principe tout le monde le sait :

http://bayrou-modem.exprimetoi.net/Les-Militants-c3/debats-d-idees-f13/Debats-et-Discussion-Generale-f41/uniforme-a-l-ecole-t1108-15.htm

ou l'argumentation du favorable est développée !!!! lol voir un peu de provocation pour les Trolls !

Kenavo !

plutôt pour, avec des réserves.
pas vraiment d'uniforme :
un jean sans marque + un tee-shirt sans "texte" et un pull pour les jours froids.
autres accessoires : simplement sans marque (blouson, chaussures, etc...)
bref, tenue actuelle mais sans marque et sans "excentricité".

Interdire les marques me semble finalement plus difficile dans notre société consumériste qu'imposer un uniforme...

Personnellement je suis pour le tablier en maternelle, plus grand il va falloir trouver comment convaincre parents , enseignants et élèves car si si l'idée me semble bonne , elle sera difficile à faire entrer dans les moeurs , nous ne sommes pas anglais!

En tant qu'enseignant de lycée, je suis tous les jours face à des jeunes qui veulent affirmer leur individualité, et c'est bien normal.

Ne déplaçons pas le problème de la partie éducation qui revient aux parents et celle qui relève de l'école une fois de plus !
C'est bien aux parents de ne pas se "laisser faire" quant au choix de certaines marques, et aux jeunes de savoir s'assumer, y compris dans le fait de ne pas porter la dernière marque à la mode.
D'ailleurs, les marques ne s'invitent pas seulement dans les vêtements, alors, à quand l'interdiction de certains classeurs, de certaines trousses, ... ?

Le port de la blouse ou du tablier peut se justifier dans certaines activités : en cours de physique-chimie, la blouse est souvent obligatoire et parfaitement acceptée par les élèves pour des raisons de protection (donc de sécurité). Le tablier en maternelle et en primaire est parfaitement accepté pour des activités salissantes (peinture...).

Quant à un vrai uniforme, ce serait un retour à un passé "dépassé". Cela représenterait de plus un surcoût pour de nombreuse famille car tout le monde ne possède pas déjà à la maison une tenue commune qui pourrait faire consensus !

François77 a écrit "plutôt pour la définition d'une charte entre parents, enseignants et élèves pour définir ce qui est permis ou pas".
Je crois en effet que la bonne solution est là car cette méthode permettrait de résoudre, par le dialogue et non pas par l'obligation, les problèmes liés en particulier à l'indécence de certaines tenues (surtout entre mai et fin septembre, quand les beaux jours sont là...), à l'utilisation des marques, ...

Je choisis donc de voter contre l'obligation de l'uniforme en classe...

Le sentiment d’infériorité et d’injustice sur les apparences vestimentaires est pour un enfant une expérience de grande souffrance très destructurante.
Cependant si l’on impose l’uniforme, la diversité de comportement des individus va s’exprimer de toute façon sous d’autres formes, par des mots et des attitudes. Et cela peut être tout aussi cruel. Il faudrait aussi interdire aux enfants d’aller aux sports d’hivers ou en vacance à l’étranger parce que d’autres n’en ont pas les moyens….
L’éducateur ne doit pas avoir pour ambition d’éviter à tout prix la souffrance mais de donner les clés qui permettent d’y faire face et donc de grandir. On vit dans une société de plus en plus aseptisée. J’aurais tendance à considérer cette mesure de l’uniforme un peu comme un renoncement, une fuite du monde éducatif.
Il faut prendre en compte aussi que l’expression des différences vestimentaires n’est pas que négative. C’est aussi et cela doit être un moyen de trouver son style, d’apprendre à se construire dans le respect des autres. L’expérience de la diversité peut conduire au meilleur comme au pire en fonction de la responsabilité des parents et éducateurs, mais c’est une expérience très utile pour affronter la vie d’adulte.

Je vote contre.

Complètement contre. De toute façon, entre les gadgets, les chaussures, la voiture des parents, ... la différence de finances sera toujours présente.

L'uniforme me fera toujours penser à "Body Snatchers" et ses habitants identiques.

Pour, ca met les élèves a égalité, et évite la course aux marques et autres...

luinil a écrit:

Pour, ca met les élèves a égalité, et évite la course aux marques et autres...

Ca n'éviterait la course aux marques que pour les vêtements, les marques iront ailleurs (sacs, chaussures, classeurs, trousses, ...)

On ne luttera pas contre la dictature des marques par un uniforme, bien au contraire, on ne fera que renforcer le besoin de se différencier et je suis probablement l'un des rares dans ce forum a avoir eu l'occasion "d'expérimenter la chose" durant mon adolescence dans un collège ou l'uniforme était obligatoire.
Il ne faut pas se voiler la face, ce qui est en jeu c'est la dictature de la société de consommation toute entière, et les adultes sont autant concernés que les jeunes. Ces histoires d'uniformes sont des paravents, des artéfacts deresponsabilisants.

Il manque de propositions ce sondage, pour ce genre de choses, il vaut mieux avoir des établissements tests et ne pas imposer un choix depuis le ministère.
Une période test de 1 an à 2 ans dans des établissements représentatifs de l'ensemble est, je pense, incontournable pour ne pas faire d'erreur.

Ce sera donc pour moi "sans opinion".

Pour l'école, des vêtements classiques, confortables et pratiques pour tous... pas la peine d'uniforme, par contre, appel au bon sens des parents.

"l'important est invisible pour les yeux" Saint-Exupery

j'ai mis pour mais je préfèrerais un code vestimentaire strict plutôt .